EMMA LA MALCASTRÉE

PRIX JEUNES DIRECTEURS, IDCT BOGOTA - COLOMBIE

Création visuelle et sonore sur la folie, la pièce parle de la solitude profonde du malade mental et la rupture irrémédiable de son lien avec la réalité.

Emma La Malcastrée est une adaptation libre du récit La Malcastrée, écrit par Emma Santos.

La mise en scène présente la folie du point de vue des concernés directs, “ Les fous”. 

Pour aborder ce thème, la stigmatisation de la maladie mentale, le groupe d’acteurs a réalisé un travail intense et prolongé dans des hôpitaux psychiatriques, des lieux que la société considère la meilleure destination pour un schizophrène.

La pièce pose un regard sur la maladie mentale afin de nous faire réfléchir des stratégies erronées qui continuent à être utilisées dans le monde pour faire face a la folie et qui parfois aggravent l’état de la personne traitée.

Pour une fois, c’est la folie qui parle a la place de la psychiatrie et inverse les valeurs. Le monde médical est représenté par des bouffons qui s’amusent en reproduisant a leur manière la vie et le comportement absurde des hommes. Les bouffons appartiennent au monde de la folie. Ils représentent notre société : le pouvoir, la science, la religion …

Cher Monsieur Gentis

« Je vous envoie cette courte lettre pour vous dire que j’ai reçu la votre. Je vous suis très reconnaissante de vous intéresser à « L’Illulogicienne » et de vous être mobilisé pour « La Malcastrée ». Aujourd’hui j’ai reçu le contrat des Editions Maspero. Bien entendu, un jour, un ou deux psychiatres se vanteront d’avoir psychanalyser Emma. Ils publieront même sa correspondance personnelle. Pour le moment, ils essayent de la freiner autant qu’ils peuvent. Elle, elle vit sa folie. Elle écrit sa folie. « La Malcastrée »  a été écrite à moitié à l’intérieur, à moitié à l’extérieur, entre deux opérations, entre les rues de Paris et les hopitaux, en silence, à moitié honteuse, toujours triomphante, entre la réalité et le rêve. Les mots étaient strictement collés à son corps, à son enfermement.

Ecrire comme se suicider. Le suicide est préparé. Ecrire mon suicide. Me dédoubler. J’ai envie d’écrire, de dire la mort. Et aussi écrire pour ne pas mourir. Je me sens soulagée comme si j’avais réalisé mon suicide. La lutte entre la parole et la mort. On ne peut faire deux choses à la fois. Triste justification.

Pendant « La Malcastrée » j’ai souffert entre le témoignage et le fantasme.  Là bas non, là bas je créais moi-même la folie. On ne me l’impose plus. Là bas non, là bas, j’écrivais et ensuite je souffrais volontairement. L’humiliation de la folie, jamais plus. La folie triomphante. J’ai été la reine de la folie. Je suis toujours coincée entre les mots et les malheurs. Je suis allée de la folie à la littérature. J’ai refait le chemin dans l’autre sens. De la litérature à la folie. Pour arriver au même point. Le point de la mort. Et le rire de la folie.

J’espère vous voir bientôt, si vous avez un peu de temps et le redis, cher Monsieur Gentis, ma sincère reconnaissance et toute mon amitié »

Paris, le 22 novembre 1972

Lettre d’Emma Santos à Roger Gentis, antipsychiatre intéressé par la publication de ses écrits.

DISTRIBUTION
Concept, adaptation, scénographie et mise en scène : Mónica Mojica 
D’après Emma Santos

Avec, Ana María Sánchez, Patricia Tamayo, Verónica Ochoa, Mónica Mojica, Nicolás Cancino, Leonardo Villa, Linda Carreño. 

Assistance mise en scène : Verónica Ochoa
Scénographie : Mónica Mojica 
Musique originale et son : Alejandro Gómez Upegui
Lumière : Rodrigo Lalinde
Photographie – Diapositives : François Lecoq 
Costumes : Juan Pablo Martínez 
Photographie :
Carlos Lema 
Graphisme : Arutza Onzaga 

Remerciements à Jaime Gaviria, al hospital Siquiátrico de Sibaté, Clínica La Inmaculada.

PRODUCTION
IDCT, La Rosa de los Esfuerzos

Co - Producteurs :
CAB – Convenio Andrés Bello

PRESENTATIONS
La casa del Teatro Nacional, Bogotá, Colombia
Teatro La Candelaria, Bogotá, Colombia 
Festival Man . in . fest. Cluj - Napoca, Rumania  

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