J’AI TUÉ EMMA S.

D’APRÈS EMMA SANTOS

Emma Santos (1943-1983) est une écorchée vive, insaisissable, inclassable.

Elle est l’auteur de huit ouvrages : La Malcastrée, J’ai tué Emma S., L’itinéraire psychiatrique, La Loméchuse, Effraction au réel, L’Illulogicienne, Écris et tais-toi, La Punition d’Arles. Elle a interprété ses propres textes au théâtre dans une mise en scène de Claude Régy en 1976.

L’écriture d’Emma Santos est composée d’une matière puissante, poétique et crue. Matière à l’état brut, noire et lumineuse.
Trois de ses textes La Malcastrée, J’ai tué Emma S, et la Loméchuse sont la matière première de cette mise en scène qui veut faire entendre sa voix, qui nous permet de relire et délier des thèmes aussi universels que contemporains (solitude, sexualité, langage, folie, mort)

Emma Santos a cultivé cette voix souvent qualifiée de « folie » en rapport à une supposée « norme ». Revendiquant le droit au délire, elle présente la folie comme un état pertinent au même titre que la norme, et dans certaines occasions comme une alternative possible aux limites de la raison.

Elle parle de l’impuissance face à cette maladie que la psychiatrie n’a pas encore pu tout à fait définir. La folie reste un mystère, indéfinissable, aussi structuré qu’imprévisible.

La pièce s’appuie sur cette dimension qui appartient à l’univers de l’inconscient où réel et irréel se chevauchent, prenant sens au sein même de l’absurdité.

Ce n’est pas une histoire, sans chronologie possible… Ca « dérape », quitte la dimension de mots pour celle du silence, du geste, du vide, frôle le précipice jusqu’à la déchirure.

« Ils l’appellent la folle.
Ils ont peut–être raison.
Ils ont sans doute raison… ils sont plus nombreux
C’est leur problème, leur responsabilité.
Elle préfère s’appeler l’illulogicienne.
Elle suit la logique de ses illusions.
Sa logique à elle. 
L’illulogisme c’est : tout contester, tout contredire.
Pour le plaisir de contester, pour le plaisir de contredire.
Pour ne pas acquiescer trop vite.
Pour qu’ils ne se croient pas tout permis, tout de suite.
C’est dire non – même quand on a intérêt à dire oui.
C’est tenir bon.
On peut encore se poser la question : comment avoir sa tête sur les épaules même quand on vous l’a coupée sans faire exprès ?
Il faut vivre sans tête.
Tant pis …. tant mieux.
On crie … On écrit.
…Ma cicatrice vous sourit.

À douze ans j’ai ramassé ma tête sur le trottoir.
Quelqu’un venait de me la couper sans faire exprès.
Un honnête fonctionnaire se rendant à son travail.
Premier échelon. Petite 2 CV. Crédit dix-huit mois.
On ne me le pardonne pas.
Il ne fallait pas être là. Je n’avais qu’à être ailleurs. Quelle idée de se trouver sur la route d’une voiture folle !
»

Emma Santos est née à Paris,
L’Illulogicienne est son premier roman. 1970

DISTRIBUTION

Concept, mise en scène et adaptation : Mónica Mojica
Avec : Céline Proust, Mónica Mojica, Charles Derenne.
Infermière : Sylvia Sánchez

Scénographie et lumière : Sallahdyn Khatir
Musique et son : Charles Derenne
Costumes et design graphique : Sylvia Sánchez Montoya
Assistants mise en scène : Jung Ju Kim, Juan Miguel Marin 

Co. PRODUCTION

Cie. Horizontal – Vertical
La Sofra

SOUTIENS ET PARTÉNAIRES

Avec le soutient de la Ménagerie de verre dans le cadre des Studiolab

PRESENTATIONS

Théâtre Le colombier à Bagnolet, Paris, France  

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